La pollution numérique
Comme promis, je reviens avec un peu d’écologie à vous mettre sous la dent. Est-ce que cette phrase est bien française ? J’en doute ! Bref, je m’éparpille, la pollution numérique sera le premier thème des nombreux billets sur l’écologie ici. Ne serait-ce pas un peu paradoxal de parler de pollution numérique sur un blog ? Complètement, je vous avais prévenu de mes problèmes de contradictions !
Je suis venue à me pencher sur la pollution numérique, après avoir cherché une application pour vider ma boîte mail. En effet, j’avais plus de 60 000 mails dans ma boîte et j’avais une flemme incommensurable de le faire à la main ! Et puis de fils en aiguilles, j’en suis venue à faire des recherches que je vous partage ici.
Qu’est ce que c’est ?
Commençons par le commencement, qu’est-ce que cette petite chose ? Déjà ce n’est pas une petite chose ! La pollution numérique correspond tout simplement à la pollution engendrée par toutes les nouvelles technologies, de la fabrication à la destruction en passant évidemment par l’utilisation. Selon l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), les émissions de CO₂ de ce secteur sont dues pour moitié à la fabrication de nos équipements informatiques et pour moitié au fonctionnement d’internet.
Quelques chiffres qui me donnent le tournis (provenant de l’ADEME) :
- le numérique émet 4 % des gaz à effet de serre du monde (c’est plus que l’aviation civile)
- un ordinateur de 2 kg nécessite 800 kg de matières premières
- si internet était un pays, il serait 3 ème consommateur mondial d’électricité après la Chine et les USA
- l’utilisation d’internet génère 10 g de CO₂ par recherche sur Google
La fabrication et la destruction des objets
La fabrication d’un objet numérique est ce qui demande le plus d’énergie dans son cycle de vie. Effectivement, il y a l’extraction des composants, la fabrication des pièces détachées, l’assemblage du produit fini et a tout cela s’ajoute le transport entre chaque étape ! Il faut également inclure la pollution des écosystèmes et les drames humains qui y sont liés. La fin de vie de ces appareils n’est guère plus reluisante, puisque il est difficile de les recycler et ils finissent dans d’immenses décharges à ciel ouvert en Chine, en Inde ou encore en Afrique.
L’utilisation d’internet pollue
Je ne sais pas pour vous, mais la façon dont l’utilisation pollue et notamment internet, est quelque chose d’un peu plus flou pour moi, par rapport à la fabrication et la destruction.
Il y a déjà tout l’équipement informatique qui permet de stocker et de transférer des données vers nos ordis ou nos téléphones, qui doit être fabriqué et alimenté. Puis il y a le fonctionnement d’internet, c’est à dire le transport et le stockage des données.
Les choses qui polluent le plus en allant sur internet :
- Regarder des vidéos en streaming est une des habitudes numériques qui consomme et pollue le plus ! Selon Greenpeace, la consommation mondiale de streaming vidéo émet chaque année 300 millions de tonnes de CO₂.
- Les réseaux sociaux contribuent à cette pollution avec les vidéos, les photos, les gifs, les émoticônes. S’ajoutent à ça les métadonnées enregistrées et stockées et les pubs.
- La boîte mail, d’après l’ADEME, un mail parcourt 15 000 km pour arriver jusqu’au destinataire et représente environ une émission de 4 g de CO₂. C’est quand même balo surtout quand on apprend que 75 % des mails reçus sont des spams et 60 % ne seraient pas ouverts !
- Les recherches sur les moteurs, plusieurs centres de données sont interrogés et consomment pour une seule recherche, et une recherche d’une minute sur Internet depuis un PC fixe consommerait 100 watts.
Que peut-on faire ?
Voilà voilà, maintenant qu’on se sent moins bien qu’il y a deux minutes, je voudrais quand même partager des éco-gestes et des points sur lesquels travailler pour diminuer sa pollution digitale.
Ai-je besoin de préciser qu’en premier lieu, il faut éviter de jeter trop rapidement ses équipements et favoriser leurs réparations ? Bon au cas où, c’est dit !
Pour les vidéos, on peut tout d’abord essayer de réduire sa consommation (1 heure de vidéo visionnée sur smartphone est égale à la consommation d’énergie d’un frigo allumé pendant un an), ce n’est pas évident surtout avec Netflix et compagnie, mais essayons de privilégier un bon bouquin et même un pourri ! Par la suite, on peut réduire la résolution des vidéos et regarder en WIFI plutôt qu’en 4G.
Pour les réseaux sociaux, dans les options, on peut enlever l’autoplay des vidéos, réduire la qualité des vidéos et des photos et mettre en place un économiseur de données. On peut également tout arrêter, c’est plus radical mais plus efficace !
Pour les mails, on peut commencer par nettoyer sa boîte mail, un mail sauvegardé émet en moyenne 10 g de CO₂ par an. J’ai utilisé l’application cleanfox pour supprimer mes 60 000 mails, cette appli est top parce qu’elle fait également un rapport de toutes les news auxquelles on est abonné et propose de s’y désabonner ou pas. Dans les bonnes practices, on peut également supprimer les mails envoyés et faire attention à la taille des mails en optimisant les pièces jointes ou en supprimant ces dernières lorsqu’on répond à un message par exemple.
Pour les recherches sur le net, l’ADEME préconise de faire de « bonnes » recherches en étant précis et en utilisant des mots clefs, d’aller directement sur le site web, d’utiliser les flèches de navigation pour éviter de recharger la page ou encore d’utiliser des moteurs de recherches qui reversent une partie de leurs revenus pour des projets sociaux ou environnementaux comme Ecosia ou Lilo.
Et un dernier geste pour la fin, éteindre sa box internet avant d’aller se coucher, de sortir ou de partir en vacances.
Voilà, s’achève mon premier billet sur l’écologie, j’espère qu’il vous aura appris des choses et peut-être même vous aura fait réfléchir. Il n’est évidemment pas exhaustif, surtout si vous vous voyez d’autres choses pertinentes à ajouter, n’hésitez pas à me laisser un commentaire ! Et bien sûr, si vous avez des questions ou besoin de précisions, ça se passe aussi en commentaires, je tiens à préciser qu’aucune question n’est débile !
Hasta l’Ananas !