Je suis fâchée

Ce matin, je me suis levée avec une colère que j’ai besoin d’évacuer. Cela fait d’ailleurs plusieurs jours, qu’elle est là. Elle n’est pas saine et je veux m’en débarrasser. Et chez moi, la seule façon que j’ai trouvé et qui me convient, c’est écrire. Il faut que j’écrive pour mettre mes idées en ordre et réussir à comprendre cette colère. Je veux savoir pourquoi, je suis fâchée comme ça et je suis bien désolée mais je vais partager tout ça avec vous !

En ce moment, pas mal de choses m’ agacent plus ou moins. Cela fait 23 jours que je suis confinée. J’ai pris la décision de ce confinement, avant qu’il soit obligatoire. Je suis consciente d’être privilégiée d’avoir PU le faire, mais c’est depuis ce moment que ma colère grandit et se nourrit.

Au début de ce confinement auto-imposé, j’ai eu le sentiment d’être passée pour une espèce de folle hypocondriaque excessive.

Certains de mes amis me répondaient LOL, lorsque je suggérais de faire un effort.

La maîtresse de ma fille m’a dit que c’était « dommage » de ne pas la mettre à l’école pour ça et ne m’a pas donné ses devoirs (je précise qu’elle est en petite section de maternelle).

Le salon de tatouage m’a carrément ignoré et ne m’a jamais répondu, lorsque j’ai laissé un message pour annuler mon rendez-vous, car je n’étais pas à l’aise d’aller dans l’Oise, là ou il y avait déjà des cas de coronavirus (c’était le 29 février, c’est dommage la date était cool et le tatouage encore plus). 

Lorsque je suggérais de ne pas partir en vacances ou de ne pas se déplacer même juste en France, on me répondait « ce n’est pas interdit ». Au passage, c’est à cause de ce genre de comportement, que l’on se retrouve avec des notices où il est inscrit « ne pas mettre chat, enfant, hamster ou tout autre chose vivante dans le tambour de la machine à laver ».

Des gens qui me disaient que ce n’était qu’une grippe, m’envoient maintenant des vidéos expliquant pourquoi le confinement est important…

Mais ce n’est pas pour toutes ces choses que je suis fâchée. En y réfléchissant, toutes ces situations m’ont mise en colère, mais en réalité, je pense être fâchée contre moi.

Je pense être fâchée contre moi car j’aurais du beaucoup plus insister et me battre plus fort pour me faire entendre lorsque j’ai décidé de me mettre en confinement 15 jours avant tout le monde. 

Je suis fâchée contre moi aussi car je me sens totalement inutile. 

Je suis fâchée contre moi également parce que j’ai encore l’espoir de pouvoir profiter de mon été et je trouve ça tellement égoïste comme pensée avec ce qu’il se passe partout dans le monde !

Je suis fâchée d’être fâchée contre ce virus qui a niqué mes plans (pour être impolie), c’est encore là une réaction ultra égoïste.

Et enfin, je suis fâchée d’avoir tardé et d’avoir eu peur de prendre certaines décisions qui sont forcement retardées maintenant. 

Maintenant que j’ai compris et expliqué d’où venait réellement cette colère, je peux relativiser, apprendre et agir.

Premièrement, rester chez soi, c’est déjà agir contre ce virus COVID 19 donc je ne fais pas rien !

Deuxièmement, je profite de ce temps pour me recentrer sur moi, j’ai enfin commencé mes formations par correspondance et je mets en oeuvre pour pouvoir vivre de mes passions.

Troisièmement, j’essaie d’être plus indulgente, les personnes qui se moquaient il y a 15 jours, ont réalisé un peu tard mais comme dit le proverbe « mieux vaut tard que jamais » !

De plus, je pense que j’aurais aimé entendre un « tu avais raison » mais je n’ai pas besoin de cette reconnaissance, je le sais. Je ne dois pas prendre les choses personnellement, ce que chacun pense ne changera pas l’amour que je me porte et celui que j’éprouve pour les autres.

Quatrièmement, cela me donne de la force pour prendre des décisions et me projeter dans l’avenir.

Et puis finalement, je me dis que je suis humaine et que c’est normal de penser également à soi, parce que ça fait longtemps que j’aime dire que la personne la plus qualifiée pour s’occuper de soi, c’es tout simplement soi-même ! Trouver le juste milieu d’égoïsme pour ne pas s’oublier et prendre soin de soi, c’est ce qu’il faut.

Voilà, je pense que cet article vous est complètement inutile, mais il m’a fait un bien fou, même si, je vous l’avoue, je me suis un peu censurée. Le plus important, c’est que je n’ai plus de colère, enfin presque ! La colère est, contrairement à ce que je dis au début, une réaction saine, ce qui n’est pas sain, c’est lorsqu’elle reste enfouie. Ce sentiment peut-être constructif et devenir un moteur : j’ai mis les choses à plat, j’ai réussi à identifier les sources  (même si je ne vous ai pas tout tout écrit, et oui je garde un peu de mon jardin secret) et je l’ai transformée en quelque chose de positif.

Vous savez quoi faire, maintenant, si quelque chose vous turlupine (ce mot vient d’un autre temps), mettre des mots dessus, analyser et agir ! A y réfléchir, tout ce blabla vous servira peut-être…

Hasta l’Ananas !

PS : Je m’excuse auprès de toi graphiste qui passerais par là, pour ma photo !